Notes de lecture
[p.7] [...] En 1806 [les isles de la Madeleine] furent concédées à l'amiral Coffin par la Couronne d'Angleterre, et les habitants ayant négligé de s'assurer la propriété de leurs terres, furent obligés pour ne pas déguerpir, de consentir à payer telle rente par année que le dit amiral jugerait à propos de leur charger sans espoir de jamais devenir propriétaire des terrains qu'ils défrichaient. Peu de temps après il y installa comme agent un de ses neveux, M. Colbeck, qui y demeura jusque vers 1830. Il parait que c'était un homme très humain, au dire des vieux. Il fut remplacé par un nommé Pierre Doucet, celui-ci par John Menzie et vers 1852 ou 53 ce dernier fut remplacé par John Fontana, un italien (le pire de tous les agents passés et futurs, émigré aux iles très jeune avec son père vers 1825, et marié à une acadienne).
Les terres n'étaient pas arpentées. Tel habitant choisissait l'endroit qui lui convenait, mesurait tant de pas en longueur et en largeur et payait tant à l'agent qui lui délivrait un bail, que les colons nommaient ''grinte'' (probablement une corruption du mot anglais ''grant''). Si le locataire était dans les bonnes grâces de l'agent il n'était pas trop taxé. A l'avènement de John Fontana, celui-ci fit imprimer de nouveaux baux renouvelables à tous les dix ans ; il s'y trouvait une clause dans laquelle il était stipulé que si le colon laissait écouler un an et un jour sans payer sa rente, il perdait sa terre et toutes les améliorations qu'il y avait faites. Ce fut à cette époque que l'idée d'émigrer commença à germer dans le cerveau de quelques [p.8] insulaires. Il faut aussi ajouter que la rareté du bois commençait déjà à se faire sentir (on peut aussi compter les mauvaises récoltes pour quelque chose) et que la population augmentait dans des proportions considérables : il fallait en déverser le trop plein ailleurs. En 1854 Jean Boudreau propriétaire d'une goélette, émigra à Kégaska, avec Narcisse Harvey, Laurent Gallant, Isidore Chiasson, Urbain et Laurent Bourgeois. Toutes ces familles partaient de l'étang du Nord et furent rejoints plus tard par d'autres familles venant du même endroit. Lazare Petit-Pas, du Cap aux Meules, émigra à Blanc-Sablon. En 1855 Paul Jean, Hilaire, Placide et Ignace Vigneau, Victor Cormier et son fils Rémi, Time Chiasson et Pierre Lapierre émigrèrent à Natashquan et furent suivis de près par plusieurs autres. Toutes ces familles partaient du Hâvre Aubert.
[p.12] Dans le cours de ce même mois [septembre 1858] Laurent et Boniface Bourgeois arrivèrent de Kegaska pour s'établir ici [à la Pointe-aux-Esquimaux].
[p.13] Novembre - 12 - [1858] Nous arrivons à la Pointe toute la famille, abord de la ''Wide-Awake'', Cpt. Vital Vigneau (mon père). Nous avons aussi Samuel Doyle et Jude Poirier avec leurs familles, et quelqu'autres jeunesses qui viennent voir la place. Jude Poirier n'est venu que pour hiverner. Son intention est d'aller s'établir à Kegaska.
p.17 [16 juin 1860] Arrivée du Rév. F.-X. Plamondon(5) en mission sur la côte.
(5) PLAMONDON, F.-X. - 1860, vicaire à St-Roch de Québec.