DIONNE, Gabriel – La voix d'un silence : Histoire et vie de la Basse-Côte-Nord

DIONNE, Gabriel. La voix d'un silence : Histoire et vie de la Basse-Côte-Nord. Outremont, Leméac, 1985, 278 p.

Notes de lecture

p.15 [Note de bas de page no 3] Brest porte aujourd'hui le nom de Vieux-Fort. C'est l'un des quinze villages de la Basse Côte Nord : un port splendide.

p.32 [note de bas de page no 1 sur «Baie des Châteaux] Ce nom fut donné par les pêcheurs français, avant la venue de Jacques Cartier, à ce grand couloir marin que nous appelons aujourd'hui Détroit de Belle-Isle. Cette immense passage, en ce temps-là comme de nos jours, était fréquemment paré, en plein été, de magnifiques glaciers à la dérive.

p.33 Ces abordages de fortune que je trouvais si terribles, recelaient pourtant, dans leurm isère, l'excellente occasion de contacts précieux et l'aurore choisie d'amitiés profondes avec des personnages intelligents, ouverts, merveilleux, comme Dave King de Kégashka, et combien d'autres pêcheurs de la même trempe.

p.34 Narcisse Blais

p.42-46 Jos Hébert : Premier postier a faire la communication dans les mois d'hiver en cométique.

p.45 [...] devant les instances de Monsieur Le Gresley [Legresley].

p.49 [...] quelques postes de pêche plus isolés et moins peuplés et qui aujourd'hui ne sont plus habités en permanence, tels que Musquaro, Wolf-Bay, Étamamiou, Pointe-à-Maurier, le Barachois, Baie-de-la-Terre, Kékarpoui, Shekatika, Salmon-Bay et Belles-Amours.

p.55 [...] l'attelage en évantail, où chaque bête, possédant son propre trait, peut haler indépendamment de ses coéquipiers.

p.55 C'est là [au village qu'on appelle Le Ruisseau], près d'un tout petit ruisseau où est actuellement située la maison de Gabriel et Valéda Marcoux, que Jacob Monger, fils du premier Jersiais Monger de la Côte est grand'père Valéda, avait établi une première demeure pour y habiter, à l'abri des grnds vents du large et à la main du bois, au temps de la plus rude saison.

p.59 Les chiens de cométique n'aboient pas, ils hurlent et poussent fréquemment des cris courts et aigus. Lorsqu'ils sont en bandes, tous ces hurlements et cris conjugués forment un enssemble musical unique qui ne manque pas d'harmonie et qu'il est convenu d'appeler la fanfare du Labrador.

p.62 Si de partout on faisait bonne chair, à chaque région cependant on reconnaissait sa spécialité. On vantait l'arrondissement Brador-Blanc-Sablon pour ses savoureux apprêts de chair et de langues de morues; [...] La Romaine et Kégashka [Kegaska], avec ses rivières poissonneuses et ses superbes villages de millions d'oiseaux.

p.63 [note de bas de page] Calmar : mollusque du genre petite pieuvre. En anglais squid. C'est d'ailleurs le nom populaire en Basse Côte-Nord.

p.67 [...] les bureaux de télégraphe. Il y avait en effet sur la Côte un système de communication de ce genre qui avait été installé par le ministère de la Défense Nationale, vers 1914, au temps de la première guerre mondiale. La ligne de transmission était un fil de fer unique et découvert, attaché à des isolants de verre cloués sur la tête de petits poteaux d'épinettes du pays ordinairement appuyés par des pierres sur le roc nu, ou tenus en équilibre dans les grandes tourbières au moyen d'étançons en forme de chevalets.

p.68 [Note de bas de page no 2] Doucin : eau douce apportée en eau salée par les rivières.

p.69 Mention du bateau North Voyageur.

p.70 Nazaire Mercier raconte : «On sait bien, disait-il, que sur la Côte, tout le monde déteste les corbeaux parce qu'ils sont malfaisants. Ils brisent tout [...]. Or, une bonne fois, nous avons découvert, au fond d'un cran au morne du Cap Corbeau, un vrai nid de corbeaux avec les petits dedans. Dans l'intention de les chasser à tout jamais - c'était bien cruel de notre part - nous servant de nos canifs, nous avons crevé les yeux à chacun des jeunes corbeaux. Dès que nous sommes descendus du cran, la mère corbeau est arrivé auprès de son nid. Elle a regardé ses petits un bon moment, puis elle s'est dirigée tout droit vers le bord de la mer et elle s'est mise à choisir parmi les méduses qu'il y avait là accrochées aux pierres de la grève. Elle en apporta une et la déposa avec soin tout près de son nid. Puis, l'ayant divisé, elle en mit des petits morceaux sur les yeux crevés des oisillions. Étonnés par cette intervention, nous avons surveillé alors régulièrement les jeunes corbeaux. Nous avons constaté, à notre grande surprise, qu'à leur sortie du nid, aucun d'eux n'était resté aveugle.»

p.77 À Harrington, j'avais passé la nuit chez Iram Ransom, la maison d'accueil de la pointe ouest de l'île de l'Hôpital [...].

p.82 [Février 1950] De Musquaro, j'étais monté en cométique à Kégashka, village de quelques centaines de pêcheurs de renom et d'ingénieux constructeurs de bateaux; porte d'entrée de la Basse Côte Nord. J'y étais allé rendre visite à mon bon ami, Dave King, le roi incontesté de la place.

p.85 Je ne voulais pas manquer l'occasion d'arrêter à Wolf-Bay, remercier les familles Jones pour leur admirable charité et pour le services qu'ils m'avaient rendu durant mon séjour chez les Indiens. [...] des petits chiens avaient fait dans ma tante une sorte de razzia et m'avaient volé une forte partie de ma réserve de nourriture pendant que je dormais. [...] Chacune des quatre ou cinq familles Jones avait fait sa part pour me faire parvenir du pain, des gâteaux et autres aliments précieux qui m'avaient sauvé de la famine.

p.89 Le premier jour de l'an 1956, mon évêque , Mgr Lionel Scheffer, qui passait par avion de Blanc-Sablon à Schefferville, apprit en causant en chemin avec Roland Furguston [Ferguson], le pilote, que par exception un autre avion sur skis devait sans faute revenir jusqu'à Blanc-Sablon le lendemain, compléter le transport du surplus de courrier laissé en arrière par les cométiques, et que, si ça lui plaisait de demeurer sur la Côte pour la nuit, il aurait, sur cet avion qui devait retourner vide, toutes les facilités de continuer son voyage.

p.115 Du village de Kégashka, quelqu'un - probablement Dave King qui s'intéressait tellement au bien-être de sa communauté - au nom de la population de la place, avait écrit au député pour lui demander des traverses de pont. Pour eux, à Kégashka, il s'agissait de renforcer le pont qui reiait leur village à la terre ferme: quelque chose de primordial. Malheureusement, le député n'étant pas suffisamment familier avec l'appellation des villages de cette partie muette de son comté, avait tout simplement fait une p.116 erreur de nom en demandant aux responsables des matériaux de voirie d'expédier les cinq traverses d'acier qu'ils avaient en surplus, à Tête-à-la-Baleine au lieu de Kégashka.

Conclusion

p.260 Depuis l'avènement du bill 23, quatre personnes, issues de l'extérieur du territoire, s'étaient succédées à la tête de l'organisation municipale lorsque, dans sa publication de février 1978, le Sextant, en sa page couverture, faisait l'annonce d'une grande première. Un fils de la Basse Côte-Nord, Richmond Monger, jeune avocat originaire de Tête-à-la-Baleine, venait d'être nommé administrateur de notre grande municipalité. Cette nomination par un arrêté en Conseil du ministre des Affaires Municipales, en date du 2 février [1978] dernier, précisait le Sextant, concrétise deux précédents. Le premier - le plus fantastique ! - est la nomination à ce poste d'un gars du milieu et, le deuxième, cette nomination est l'aboutissement d'un concours public de recrutement et de la sélection d'un jury.

À l'occasion de cette nomination, le ministre a tenu à souligner que la première tâche du nouvel administrateur visera à «créer des conditions favorables à l'évolution du statut de la municipalité vers une autonomie plus large, basée sur la participation directe des comités locaux à la prise des décisions».

L'heure est venue, ajoutait le Sextant, où le milieu doit et devra daantage se prendre en charge avec le concours des gens du milieu qui ont une formation adéquate et appropriée et qui sont revenus justement dans leur milieu le mettre au profit de tous et chacun.

Citation de la revue Le Sextant, Février 1978.